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ne voulons envahir ni la Chambre des députés ni le Sénat. Créez des comités spéciaux, dans l’intérêt général. Vous admettez en droit, la marchande ? acceptez en fait son intervention, associez-la publiquement aux progrès de l’industrie, recueillez sa voix et, si l’époux vote pour lui et l’épouse sa compagne, que, célibataire ou veuve, la femme puisse exprimer librement son opinion. Il y a trop de capacités féminines constatées pour qu’il ne soit pas du plus mauvais goût ou de la plus mauvaise foi de les nier. Lorsque M. Siraudin a eu la philosophique pensée de faire marcher de front le sucre et les œuvres dramatiques, en homme habile, il a offert de magnifiques appointements à la caissière de la maison Boissier. Que lui apportait celle-ci ? Sa plume et son expérience. Citez-nous un bon atelier de photographie où la femme n’ait son emploi ? À Lyon, les ouvrières en soie sont en nombre égal aux ouvriers. Dans le département de l’Isère et sur la chaîne des Alpes, ce sont les femmes qui cousent les gants Jouvin, si justement accrédités. Au Puy, à Alençon, de quelles mains sortent les dentelles ? Qui brode à Nancy, à Tarare ? Qui confectionne le linge, coud, chiffonne,