Page:Niboyet - La Justice au village.djvu/5

Cette page a été validée par deux contributeurs.
3

Galuchon (élevant la voix)

Appelez moi Bailli, je suis en fonctions.

Calumet

Pardon, excuse, Monsieur Ga… Monsieur le Bailli.

Galuchon

À la bonne heure, j’aime à vous voir respecter la magistrature. Continuez.

Calumet (tandis que le bailli écrit)

Qu’ayant vu un lièvre partir et ayant entendu un coup de fusil il s’était mis, lui Calumet, à courir pour apprehender au corps le délinquant.

Galuchon

Quant.

Calumet

Quand il courait.

Galuchon

Imbécile je répète ce que vous me dictez.

Calumet

C’est différent, m’y voilà. Que n’ayant aperçu dans le bois appartenant à Monseigneur des Martigues, autre chose que deux petits savoyards, il leur avait crié de loin : arrêtez de par le roi, au nom de la loi, que les deux susdits savoyards, fille et garçon, au lieu de s’arrêter s’étaient mis à courir à toutes jambes sans donner au dit Calumet le temps de souffler.

Galuchon (répétant)

Souffler.

Calumet (cherchant)

Que, heureusement le sieur Butignat, epicier, mercier, dentiste et barbier