All' est ben triste allez Mamzell'.
D'abord comment vous trouvez-vous avoir vingt-quatre livres ?
C'est nos épargnes
Pour sur et je vas vous conter ça, moi qui suis l'ainé
J'écoute.
Nous aut', Savoyards, je somm' pas riches, voyez-vous, mais j'avons pas d'ambition, j'connaissons tous petiots l'économie.
C'est vrai.
J'avions au pays tous les deux, le père et la mère roulaient par le monde et revenaient avec le printemps. La dernière fois, oh ! que ça fut long ! La grand était restée avec nous, tous les amis reveniont, le père et la mère ne reveinont pas. (il s'arrête)
V'là que je me sens attendrit.
T'a peu de courage frère (elle pleure)
C'est pus fort que moi. (continuant) Il se passa bien des nuits, ben des jours et personne... dès le matin j'allions sur la montagne regarder s'ils veniont. Le soir j'appelions de toutes nos forces, je