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qui excite aujourd’hui la curiosité de la Convention et de la Nation. J’en demande excuse à

    les événemens, fait valoir Roland auprès des gens culottés. La multitude, qui sait à quoi s’en tenir sur la révolution des mois d’août et de septembre, regarde Marat comme un limier utile, mais sanguinaire ; elle regarde Roland comme un contrôleur utile, mais équivoque. L’œil louche de celui-ci, et l’œil hagard de l’autre, sont amandés par un peuple qui veut être bien servi, mais qui ne sert personne ; un peuple qui ne suspend le cours des lois qu’à son corps défendant, et en prononçant un décret d’urgence. Que Marat invite au meurtre ; que Roland invite à des mesures liberticides, le peuple se moque de leurs travers, en rendant justice à leurs vertus. Avec les idées de Roland, je ferois l’impossible pour modifier nos bases constitutionnelles ; avec les idées de Marat, je croirois que l’égalité en droits est une calamité de fait : mais je pense comme le peuple, dont la sagesse plane pardessus toutes les sottises individuelles, et mon ardeur pour la propagation des vrais principes, augmente avec le triomphe de nos armées et de nos argumens. Je ne m’étonne pas de l’aversion des Rolandistes pour la république universelle des sans-culottes. On a beau leur dire que la paix perpétuelle sera le prix de la loi universelle ; ces hommes si tendres vous soutiendront,