de ceux qui ne voudroient pas quitter leurs anciens préjugés, parce qu’ils ne sentiroient pas la force des conséquences que je tire de mes principes, faute d’avoir assez médité les Propositions que j’ai données dans les Livres précedens, j’ai rédigé ce Livre en plusieurs Propositions, selon la méthode des Mathématiciens, pour ceux qui auront lu les deux premiers Livres, car c’est pour eux que ce troisiéme Livre est destiné; & comme il y a dans les deux premiers Livres plusieurs Propositions qui pourroient arrêter longtemps, même les Mathématiciens, je ne prétends pas exiger qu’ils lisent ces deux premiers Livres entiers; il leur suffira d’avoir lu attentivement les Définitions, les Loix du Mouvement, & les trois premieres Sections du premier Livre, & ils pourront passer ensuite à ce troisiéme Livre, qui traite du Systême du Monde, & avoir soin seulement de consulter les autres Propositions des deux premiers Livres lorsqu’ils les trouveront citées & qu’ils en auront besoin.
Le nature ne fait rien en vain, & ce seroit faire des choses inutiles que d’opérer par un plus grand nombre de causes ce qui peut se faire par un plus petit.
Ainsi la respiration de l’homme & celle des bêtes; la chute d’une pierre en Europe & en Amérique; la lumiere du feu d’ici-bas