Page:Newton - Principes mathématiques de la philosophie naturelle, tome premier.djvu/31

Cette page n’a pas encore été corrigée

Cométes, que l’on craint à l’égal du tonnerre,
Cessez d’épouvanter les peuples de la terre ;
Dans une ellipse immense achevez votre cours ;
Remontez, descendez près de l’astre des jours ;
Lancez vos feux, volez ; & revenant sans cesse,
Des mondes épuisés ranimez la vieillesse.

Et toi, cœur du soleil, astre qui dans les Cieux
Des sages éblouis trompois les faibles yeux,
Newton de ta carrière a marqué les limites ;
Marche, éclaire les nuits, tes bornes sont prescrites.

Terre, change de forme, & que la pesanteur,
En abaissant le Pôle, élève l'Equateur.
Pôle, immobile aux yeux, si lent dans votre course,
Fuyez le char glacé des sept Astres de l’Ourse : [1]
Embrassez dans le cours de vos longs mouvemens
Deux cens siécles entiers par de-la six mille ans.

Que ces objets font beaux ! Que notre ame épurée
Vole à ces vérités dont elle est éclairée !
Oui, dans le sein de Dieu, loin de ce corps mortel,
L’esprit semble écouter la voix de l’Eternel.

Vous, à qui cette voix se fait si bien entendre,
Comment avez-vous pû, dans un âge encor tendre,
Malgré les vains plaisirs, ces écueils des beaux jours,
Prendre un vol si hardi, suivre un si vaste cours,
Marcher après Newton dans cette route obscure
Du labyrinthe immense où se perd la nature ?
Puissé-je auprès de vous, dans ce Temple écarté,
Aux regards des François montrer la Vérité,

  1. C’est la Période de la pression des Equinoxes, laquelle s’accomplit en Vingt-six mille neuf cens ans, ou environ.