Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/50

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

bitudes de la nation, de ses croyances religieuses, de ses antécédents historiques, de sa tradition politique, de son génie et des nécessités fondamentales que ses qualités, ses défauts, l’étendue, la forme, la situation de son territoire sur la carte, le caractère de sa population, lui imposent. C’est ainsi que l’on arrive aux catastrophes.

L’éloignement du comte de Maistre pour les constitutions écrites, s’accroissant encore par le spectacle des inconvénients et de la chute de celles dont il a été le contemporain, arrive à un tel degré, qu’il regarde même comme un malheur et comme un danger ces déclarations qui, sans essayer de constituer a priori les nations, œuvre pleine d’orgueil et de péril, car elle entreprend de refaire l’œuvre du temps, ce premier ministre de la Providence, se bornent à constater les lois essentielles de l’existence d’une nation, telles que l’expérience les a révélées ; ces déclarations, suivant lui, ont toujours fait plus de mal que de bien. Il y a quelque chose d’excessif dans cet anathème. Après les luttes, les confusions et les renversements révolutionnaires, ces sortes de déclarations qui indiquent les bases restées inébranlables sous les débris, et les garanties légitimes revendiquées par les intérêts nouveaux, sont souvent nécessaires. Seulement, on peut ajouter qu’il est prudent de les réduire strictement aux points fondamentaux et de ne point s’égarer dans les détails. Plus ces déclarations sont sommaires, moins elles offrent d’inconvénients. Tout ce qui va au delà de