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instants du mourant ? S’il ne comprit pas le muet enseignement que la Providence avait voulu placer peut-être dans cet isolement et dans cet abandon ? S’il ne pressentit pas que ce meurtre accompli loin de tous les regards demeurerait sans vengeance ; que son sang, versé sans témoin, crierait en vain vers les hommes en demandant justice ? Si dans cet instant funèbre bien des voiles ne se déchirèrent pas devant ses yeux, si bien des bandeaux ne furent pas levés ? Si sa vie passée ne lui apparut point, et si alors il n’aurait pas voulu en effacer quelques actes ? Si ses ouvrages ne lui revinrent point à la pensée, et s’il n’aurait pas voulu en effacer avec son sang bien des pages ? S’il ne se repentit pas enfin d’avoir combattu toutes ces institutions sociales, toutes ces idées religieuses, vraies parce qu’elles sont nécessaires, et nécessaires parce qu’elles sont vraies ?



V.

Résumé. — Les salons politiques et littéraires.


La restauration introduisit donc ou fit rentrer quatre formes dans la littérature française : l’éloquence de la tribune, le journal, la brochure politique et le pamphlet. Sans doute le temps affaiblit généralement l’intérêt de ces manifestations de la pensée humaine, trop exclusivement circonscrites dans l’intérêt du moment pour qu’elles aient une vie durable ; mais il n’y en eut pas moins une immense dépense d’idées et de talent dans