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On comprend la vive impulsion que donnaient aux idées ces grands débats où venaient tour à tour retentir toutes les questions sociales, politiques, religieuses, philosophiques, internationales, qui préoccupaient les esprits. Les âmes s’élevaient dans une sphère plus haute, et vivaient d’une vie plus noble et plus intellectuelle. On se passionnait pour des principes, on croyait à ses idées. La France contemplait son propre génie dans le génie de ses orateurs, et saluait, dans l’éloquence parlementaire, la forme la plus éclatante de l’intelligence nationale.


IV.

Écrivains polémiques de l’école révolutionnaire. — Le pamphlet ; Paul-Louis Courier.


À la faveur de la guerre civile allumée entre les écoles monarchiques, soit dans la presse, soit à la tribune, une plus redoutable polémique se développa. Les écrivains et les orateurs qui discutaient avec ardeur les bases de la monarchie dont ils voulaient tous le maintien, quoique dans des conditions différentes, et chacun avec une politique qui amenât sa nuance aux affaires, ne s’apercevaient pas assez qu’ils ouvraient, dans les murailles de la place, des brèches par lesquelles la grande armée de destructeurs, qui l’assiégeait au dehors, finirait par pénétrer pour tout renverser. Ils avaient une trop haute opinion de la stabilité de la monarchie, et comme ces architectes qui ne proportionnent pas les résistances aux pesanteurs, ils