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Conservateur[1], et a comprimé la vogue du Défenseur, au point que je doute qu’il puisse se soutenir. Villèle et Corbière aideront un jour à porter Chateaubriand au ministère des affaires étrangères, qui se trouve assez naturellement sur le chemin des ambassades : c’est un très-grand coloriste et surtout un très-habile homme pour soigner son succès. »

Un peu plus tard, M. de La Mennais comme M. de Bonald, quoique avec un tour différent d’idées et des tendances de plus en plus théocratiques, devait attaquer dans la presse le gouvernement royal représenté par des hommes sortis de l’école catholique et monarchique. M. de Chateaubriand, quand il se sépara de M. de Villèle et sortit du ministère, n’y mit pas plus de ménagement, non plus que ceux de ses amis qui le suivirent dans sa retraite. Dans cette polémique incessante, universelle, l’école catholique et monarchique s’émietta de plus en plus. Il y eut d’abord la grande division entre l’école monarchique sortie du rationalisme philosophique et l’école monarchique sortie du catholicisme. Puis cette dernière se subdivisa. Il y eut les hommes d’affaires de M. de Villèle, les théocrates de M. de La Mennais, les royalistes

  1. Le Conservateur cessa de paraître au moment où, à l’occasion de l’assassinat du duc de Berry, on rétablit la censure. M. de Chateaubriand fit les adieux du journal au public dans cette apostrophe adressée au duc de Berry : « Prince chrétien ! digne fils de saint Louis ! avant que vous soyez descendu dans cette dernière demeure, recevez notre dernier hommage ; vous