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l’assassinat de M. le duc de Berry produisit une réaction d’opinion qui donna la majorité à l’école monarchique et catholique dans la chambre des députés, les hommes de l’école du rationalisme monarchique, contre lesquels on s’était servi de la presse avec tant de vivacité, lorsqu’ils étaient au pouvoir, l’employèrent de même et s’enfoncèrent, plus avant qu’ils n’avaient fait jusque-là, dans une théorie du gouvernement parlementaire qui les conduisait logiquement à une révolution calquée sur celle de 1688.

En même temps, une portion de l’école catholique et monarchique, celle qui avait été contraire aux chartes écrites et spécialement à la charte de 1814, et dont les idées connues contribuaient à faire révoquer en doute la sincérité de la restauration, restait en observation devant l’autre nuance entrée dans les affaires. Dès les premiers moments du ministère de M. de Villèle, on voit cette disposition se manifester, dans une lettre qu’écrivait M. de Bonald à M. de Maistre, confident de ses douleurs et de ses appréhensions : « Vous voyez, monsieur, écrivait-il, ce qui se passe en France, et vous n’en serez que plus attaché à cette pensée dominante de l’influence que nous pouvons prendre en Europe, et du bien que de meilleurs exemples peuvent lui faire ; c’est ce que j’ai tâché d’exprimer dans l’adresse au roi, dont j’ai été un des rédacteurs. Il a bien fallu y nommer la charte, quoique je la regarde comme la boîte de Pandore, au fond de laquelle il ne reste pas même l’espérance ; je puis le dire hautement dans le