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licat et élevé de la littérature qui rehausse les qualités de l’homme d’État.

M. de Salvandy, dont le nom retentira dans la sphère de la presse périodique, de la littérature et plus tard des affaires, est, à cette époque, un des jeunes et brillants officiers de la maison du roi.

Ainsi tous les acteurs des luttes intellectuelles qui vont s’ouvrir sont à leurs postes, inconnus la plupart à la société où ils vont jouer de si grands rôles, inconnus les uns aux autres, et plusieurs s’ignorant eux-mêmes. D’origines diverses, formés par des éducations profondément opposées, appartenant à des écoles ennemies, mus par des esprits différents ou contraires, philosophes, écrivains religieux ou politiques, poëtes, orateurs, historiens, littérateurs, auteurs dramatiques, ils vont, sous l’empire des circonstances que nous avons rappelées, contribuer au développement littéraire de cette époque de quinze ans à laquelle la restauration doit servir de cadre. La lice est ouverte, les barrières tombent, et la voix du juge du camp a crié d’en haut : « Laissez aller ! »