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queurs irrités, plutôt que par des peuples bienveillants venant nous demander à main armée la fin de cette redoutable guerre, qui nous épuisait comme eux ; les conditions plus dures faites par la victoire de l’Europe à notre désastre : tout contribuait à jeter dans les intelligences le germe d’un mécontentement qu’il ne s’agissait que de développer pour le tourner en passion nationale. Le bonapartisme poétique pouvait donc devenir, pour la France, comme une consolation de ses derniers revers, puisée dans le souvenir de ses triomphes passés. Il était naturel qu’elle aimât à remonter le cours de cette Iliade qui contenait tant de pages brillantes, et qu’en se voyant si belle sous cette parure de victoires, elle oubliât des souffrances qu’elle n’endurait plus.



VI.

Influences des littératures étrangères : Allemagne, Angleterre ; madame de Staël, lord Byron.


Pour ne rien omettre dans le dénombrement des influences appelées à agir sur la littérature française pendant la restauration, il faut parler des communications intellectuelles qu’elle rouvrait entre les nations voisines et la nôtre. Nos guerres continuelles avec tous les peuples de l’Europe n’avaient pas interrompu seulement le commerce des denrées, mais le commerce des idées : tout ce qui venait du dehors était suspect au gouvernement impérial, et il est re-