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du dix-huitième siècle, soit dans les premières du dix-neuvième, des œuvres capitales ; ses contemporains car, plus tard, ils prirent part aux luttes des idées religieuses, philosophiques, littéraires et politiques de cette époque : ce sont MM. de Maistre, Bonald et Chateaubriand.

M. de Chateaubriand publia, en 1802, le Génie du christianisme ; M. de Bonald, plusieurs traités de 1795 à 1802, et la Législation primitive en 1802 ; M. de Maistre, les Considérations sur la France, en 1796 ; trois œuvres qui marquèrent d’une manière éclatante la réaction qui se faisait dans les esprits, et exercèrent une grande influence sur le mouvement général des idées. Cette réaction datait de l’année 1794 : en effet, si les Considérations sur la France, de Joseph de Maistre, ne furent connues qu’en 1796, La Harpe, qui avait suivi antérieurement des errements si opposés, ramené aux idées religieuses et sociales par la terrible expérience à laquelle il venait d’assister, commença, vers la fin du mois de décembre 1794, à faire retentir au Lycée[1], contre les doctrines philosophiques et politiques de la révolution, ses véhémentes invectives, qui ne se turent que devant le canon du 13 vendémiaire (5 octobre 1795). Cette interruption n’avait été que momentanée, et, sous le directoire, de nombreux journaux s’étaient fondés pour défendre les mêmes opinions, combattues par des journaux appar-

  1. C’était un cours qui avait été ouvert rue de la Loi.