Page:Nettement - Histoire de la littérature française sous la restauration 1814-1830, tome 1.djvu/214

Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

du sabre sur toute liberté, du chiffre sur l’idée. Aussi M. de Lamartine voit-il tomber sans regret l’empire ; après sa chute, il entre dans les gardes du roi ; mais presque aussitôt après les cent-jours, il quitte le service, et on le retrouve, dès le début de la restauration, en relation d’élève à maître, avec MM. de Bonald et de Chateaubriand, et ouvrant une correspondance avec M. de Maistre, dont il se proclame le disciple.

D’autres poëtes vont puiser ou puiseront plus tard aux mêmes sources. Au moment où la première restauration s’accomplit, M. Victor Hugo n’a que douze ans. Mais MM. de Vigny, Ancelot, Guiraud, Briffaut, Chénedollé, sont déjà connus ou se font presque aussitôt connaître. Ducis achève sa longue carrière ; Fontanes, dont les engagements avec l’empire ont été trop étroits pour qu’il puisse recommencer avec éclat un nouveau rôle, va bientôt mourir. Féletz, Dussault, Hoffman, tiennent le sceptre de la critique.



III.

École du dix-huitième siècle : ses prosateurs, ses poëtes.


En face de l’école catholique et monarchique qui va se manifester avec l’éclat de ces grands talents dans la littérature, l’école du dix-huitième siècle est prête à relever sa bannière. Quelques esprits appartenant à cette école se sont maintenus, sous l’empire, dans une situation de protestation silencieuse ; c’est le petit nom-