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ment monarchique et catholique, était le frère cadet de celui dont l’empereur avait pleuré si amèrement la perte, et il devait vingt ans plus tard, périr lui-même dans l’insurrection de Rimini, tentée, après la révolution de 1830, contre le saint-siége, en laissant un dernier frère réservé à bien des vicissitudes, et dont le fmx et le reflux des révolutions a tour à tour brisé et servi la destinée, qui n’est point encore fermée.

M. de Bonald, fidèle aux principes qui réglaient sa vie, ne put que remercier le père de sa confiance, estimer l’homme, plaindre et refuser le roi.

La seconde fois qu’on avait essayé de tenter M. de Bonald pour le faire sortir de sa retraite, la position qu’on lui offrait était plus éclatante encore. Un jour le cardinal Maury lui avait écrit pour l’inviter à venir un matin chez lui ; M. de Bonald ayant déféré à cette invitation, le cardinal le pressentit sur la conduite qu’il


    puis longtemps, ne palpite plus qu’à ce nom !… Et cependant j’en reste éloigné ; je défends de son incorporation, c’est-à-dire de sa ruine totale, un pays dont le climat me détruit chaque jour visiblement… J’y supporte toutes les difficultés, tous les événements, tous les malheurs sans me lasser… Et si je n’y étais obligé par le plus impérieux des devoirs, resterais-je dans cette situation  ? J’y suis obligé ; mais j’avoue que mon plus grand malheur vient du renom d’être antifrançais, qu’il me faut endurer !…

    « Adieu, Monsieur, veuillez me répondre franchement ; ne craignez pas de me causer du chagrin, si vous ne croyez pas pouvoir accepter ; j’y suis accoutumé !… La seule chose à laquelle je ne m’accoutumerais jamais, c’est de ne point mériter l’estime et le suffrage des personnes telles que vous…

    « Louis-Napoléon. »