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II.

École catholique et monarchique ; ses prosateurs, ses poëtes.


Au moment où la restauration commence, il y a trois courants d’idées principaux que nous avons vus se former dans le passé, et qui vont prendre la physionomie plus caractérisée de trois écoles littéraires, philosophiques et politiques.

Le premier de ces courants d’idées, c’est celui qu’on a vu jaillir, vers le début du dix-neuvième siècle, de la réaction intellectuelle et morale provoquée par les malheurs inouïs et les crimes étranges sortis de la révolution : un retour solennel à la vérité catholique, donnée pour base à l’ensemble des connaissances humaines, pour solution à tous les problèmes intetlectuels et sociaux ; le sentiment profond de la nécessité d’un pouvoir fort, durable, incontesté, une défiance plus ou moins marquée pour les idées de liberté au nom desquelles tant d’immolations ont été accomplies, tant de ruines entassées : voilà les caractères les plus généraux de cette école. MM. de Maistre et de Bonald, et avec eux, quoique dans un sillon qui lui est propre, M. de Chateaubriand, qui ont donné, quinze ans plus tôt, l’impulsion à ce mouvement des esprits et des lettres, vont le représenter à des degrés divers, et avec les nuances particulières de leur génie et de leur caractère. En faisant un pas de plus vers le sanctuaire, et en entrant sur le terrain de la littérature