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elles nous sont données par certains procédés et selon certaines lois. Ces procédés doivent se répéter et ces lois s’appliquer, toutes les fois qu’elles nous sont données. Ces procédés et ces lois sont donc des faits. Ces faits se passent nécessairement en nous, ou dans nos organes, ou entre nos organes et les corps qui nous sont révélés. Les premiers sont du ressort de l’observation intérieure ; les seconds, de l’observation physiologique ; les troisièmes, de l’observation extérieure proprement dite. C’est donc encore à l’observation à le chercher, à l’analyser, à le démêler en nous, hors de nous, et sur le chemin du dedans au dehors ; car on ne devine pas les procédés de la nature, on les observe. Aussi loin que l’analyse et l’observation pourront reconnaître ces procédés, aussi loin seront reconnues les lois psychologiques, physiologiques et physiques de la perception ; et aussi loin, en même temps, nous aurons pénétré dans la recherche de l’origine de ces notions. Tout ce que l’analyse et l’observation n’auront pu découvrir, ou qui n’aura pu être rigoureusement induit de ce qu’elles auront découvert, demeurera un mystère, un mystère comme en rencontrent, aux limites de toutes leurs recherches, toutes les sciences d’observation. On voit que la méthode a ici une double application, parce qu’il y a deux faits dans le fait de la perception, la connaissance et la manière dont elle nous est donnée. Elle est la même dans cette double application observation fidèle, analyse exacte, voilà ce qui la constitue. Elle n’a rien de spécial au fait de