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IV.

Mouvement des idées philosophiques sur la fin de l’empire. – Royer-Collard. – Centre intellectuel. – MM. Guizot, Villemain, Cousin, Jouffroy.


Vers la fin de l’empire il y eut, dans l’enseignement philosophique le plus élevé de l’université, un effort remarquable pour sortir de la philosophie sensualiste. Cet effort doit être noté, non-seulement à cause du rôle important auquel était appelé l’homme éminent qui donna le signal de cette réaction, mais à cause aussi du mouvement philosophique de la restauration, dont l’initiative prise par lui est le point de départ.

L’empereur, en instituant trois cours consacrés aux sciences philosophiques dans la faculté des lettres de Paris, avait nommé, pour remplir une de ces chaires, M. de Laromiguière, continuateur de la philosophie de Locke et de Condillac, modifiée et épurée ainsi qu’on l’a vu ; il désigna pour remplir une autre de ces chaires, celle de l’histoire de la philosophie, M. Royer-Collard. Il n’est pas possible de prononcer le nom de l’homme qui exerça un si grand ascendant sur le mouvement des idées pendant la restauration, sans entrer dans quelques détails et sur l’homme et sur l’école philosophique qu’il inaugura et qui devait, en se développant, acquérir une si haute influence.

M. Royer-Collard appartenait à cette génération qui,