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soit préoccupé que de deux choses : faire désirer l’empereur avant son avènement, le faire admirer après. Tacite, que Napoléon n’aimait pas, eut trouvé le rôle un peu court pour sa taille.

Sous ces influences contradictoires, l’éducation donnée par l’université impériale à la génération qui devait jouer un rôle actif dans la restauration, peut se résumer ainsi : les études classiques étaient fortes ; mais un grand nombre d’élèves ne les recevaient pas jusqu’au bout, et abandonnaient les lettres pour les chiffres, les vocations militaires se trouvant naturellement très-nombreuses sous un régime organisé pour la guerre. Il y avait peu de place pour l’histoire dans l’enseignement, on le comprend à la manière dont l’empereur entendait qu’elle fût écrite. Quant à la

    fesseur ambitieux, qui pourraient parvenir à détruire le repos de la France.

    « Il n’y a pas de travail plus important. Chaque passion, chaque parti peuvent produire de longs écrits pour égarer l’opinion ; mais un ouvrage tel que Velly, tel que l’Abrégé chronologique du président Hénault, ne doit avoir qu’un seul continuateur. Lorsque cet ouvrage, bien fait et écrit dans une bonne direction, aura paru, personne n’aura la volonté et la patience d’en faire un autre, surtout quand, loin d’être encouragé par la police, on sera découragé par elle. L’opinion exprimée par le ministre, et qui, si elle était suivie, abandonnerait un tel travail à l’industrie particulière et aux spéculations de quelques libraires, n’est pas bonne et ne pourrait produire que des résultats fâcheux.

    « Quant à l’individu qui se présente, la seule question à examiner consiste à savoir s’il a le talent nécessaire, s’il a un bon esprit, et si l’on peut compter sur les sentiments qui guideraient ses recherches et conduiraient sa plume. »