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40 INTRODUCTION,

aux deux opinions les plus trrmcliées de droite et de gfiuche, qui seules ont un parti pris, a la conviction ])ien arrêtée qu’elle ne changera pas, soit qu’il nomme un candidat de la nuance de MM. Barrot et Thiers, ou qu’il préfère un candidat de la nuance de M. Guizot, quoi d’étoimant qu’il cherche à faire usage, dans un intérêt privé, d’un sullVage ([u’il sait impuissant à produire un hien général ? Quoi d’étonnant qu’il consulte ses amitiés, qu’il suhisse des influences de coterie, ou qu’il veuille profiter de son vote, en trafiquant des destinées de la France ? On peut, on doit le déplorer sans doute, mais il serait piiérii d’en être surpris. Quand il n’y a pas de mobiles généraux, l’empire des mobiles particuliers commence. Si cela est vrai pour les collèges électoraux, cela est vrai pour la chambre. Qu’on ne demande plus pourquoi les questions de personnes y exercent tant d’influence, pourquoi l’opposition est sans force, la majorité sans drapeau, pour(pioi les opinions vont se divisant en nuances qui se subdivisent en coteries ; pourquoi le pouvoir doit compter, chaque année, avec des and)itions ou avec des cupidités qui l’obligent à ajouter quelque étage nouveau à l’édifice monumental du budget de quinze cents millions qui nous écrase ; pourquoi, au lieu de l’intérêt français qui devrait résumer etcontenii’, dans l’an^plitudede son vaste sein, tous les intérêts, le lien ({ui les reliait, étant venu à se rompre, ils vivent aujourd’hui dans nu haineux voisinage ? Encore une fois, cela est triste, mais cela est facile à com|»rendre. Quand il n’y a pas de drapeau polit i([ue déployé,, quand d ii"v a pas d*id(’e géiiérale