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2 INTRODUCTION.

blés ; pour être juste, il faut que l’accusation embrasse tous les torts.

Peut-être trouvera-t-on ces recherches un peu ambitieuses pour inaugurer des études critiques sur le feuilleton-roman. Nous aurions pu, il est vrai, adopter un plan plus facile, et nous renfermer dans les limites du désordre littéraire, et même du désordre littéraire que nous attaquons d’une manière plus spéciale dans les études dont se compose ce livre. Alors il nous aurait suffi de raconter la naissance de la presse à 40 francs, à l’existence de laquelle l’existence du fouilleton-roman est intimement liée, comme il est facile de l’apercevoir quand on étudie de près la constitution du journalisme.

Dans l’ancien état de choses, un journal était sou- •tenu par ceux dont il exprimait les convictions politiques ; c’était un drapeau. Il vivait de l’abonnement, c’est-à-dire de la marque d’adhésion donnée à ses doctrines par ceux qui les partageaient ; les annonces industrielles n’étaient qu’un accessoire. Dans l’état de choses nouveau, un journal vit par l’annonce ; les 40 ou 48 francs que paient ses abonnés suffisent à peine aux frais matériels, et les frais de rédaction, de direction, d’administration doivent être couverts d’une autre manière ; il faut nécessairement les demander à l’annonce. Or, pour avoir la quantité d’annonces indispens ;d)le au paiement de ces frais, il faut pouvoir offrir à l’industrie une publicité pins étendue que celle que peut assurer, dans les conditions de la presse actuelle, chacune des opinions politiques en particulier. Pour donner un