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« Mais les hivers du Nord arrêtèrent sa rage,
« Le tonnerre au néant le força de rentrer,
« La mer le revomit dans une île sauvage,
« Où le sol le porta,… mais pour le dévorer.

« Tigre cruel, l’horreur de toute la nature,
« Dans un étroit cachot l’on sut te captiver,
« Là tu viens d’expirer faute de nourriture,
« Car il t’aurait fallu tout le monde en pâture,
« Et tout le sang pour t’abreuver ! »


*

En insultes ainsi déborde l’impudence…
Mais un autre motif le guidait aux combats
Que celui de régner sur de vastes états,
Ce fut par le désir d’une juste défense,
Par celui de venger et d’agrandir la France,
Qu’il remplit vingt pays des flots de ses soldats.
Cependant, si toujours à conquérir la terre,
À rabaisser l’orgueil de ses puissans rivaux,
Il eût borné tous ses travaux,
Sans doute il n’eût été qu’un conquérant vulgaire :
Mais il fut des talens et le guide et l’appui,
Il encourageait le génie,
Ornait de monumens la France rajeunie,
Et les arts régnaient avec lui.