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Des produits de nos arts à son tour il s’empare,
Dépouille d’ornemens nos palais violés,
Et promène sa main barbare
Sur nos monumens mutilés.

Mais sa fureur en vain sans cesse les menace ;
Et ces lâches en vain tâcheront de ternir
Les exploits étonnans que tenta notre audace ;
En vain ils essaieront d’en effacer la trace…,
En effaceront-ils l’immortel souvenir ?

Ce souvenir des temps bravera les injures,
Et perçant au travers des âges entassés,
Ira dire aux races futures
Les exploits des siècles passés.

Ainsi le peuple roi devint le peuple esclave,
Le Français s’endormit sous une indigne entrave,[1]
Et ce cri de surprise, au bruit de sa valeur,
Qui réveillait jadis les échos de la France,
Ne fut plus qu’un cri de douleur ;

Mais que notre ennemi cesse en son arrogance
D’insulter à notre malheur,
Ou, de nos cœurs brûlans d’une héroïque ardeur,
Partirait un cri de vengeance.

  1. Celle des étrangers.