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de l’Iliade qui conduisit à cette idée. L’admirateur d’Homère devait être en esprit l’amant d’Hélène.

Dans le Faust primitif qui se joue en Allemagne, sur les théâtres de marionnettes, on voit paraître ce personnage d’Hélène. Là, le diable s’appelle Caspar, et un duc de Parme y joue le rôle de l’empereur, qu’on n’aurait pas sans doute laissé représenter sous forme de pantin.

On peut citer encore le roman de Klinger, sur Faust, écrit très-spirituellement à la manière de Diderot, et dans lequel on voit Faust porter son invention dans toutes les cours de l’Europe, sans réussir à autre chose qu’à se faire rouer, pendre ou brûler, ce dont le diable le sauve toujours au dernier moment, en vertu de leur pacte. Dans chacun des pays où il se réfugie tour à tour, il ne voit que meurtres, débauches et iniquités : en France, Louis XI ; en Angleterre, Glocester ; en Espagne, l’Inquisition ; en Italie, Borgia… Si bien que le diable lui dit : « Quoi ! tu te donnes tant de peine pour ce misérable genre humain ? — Pour le sauver ! pour le transformer !…. s’écrie Faust, car l’ignorance est la source du crime. — Ce n’est pas, répond le diable, ce qui se dit dans l’histoire du pommier… »

Il n’est pas dans tout cela question de Marguerite ; c’est que Marguerite est une création de Goëthe, et même le type d’une femme qu’il avait aimée. Cette figure éclaire délicieusement toute la pre-