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singulières idées, disait-il, me passent par la tête quand je pense que ce livre se fait valoir dans une langue sur laquelle Voltaire a régné il y a cinquante ans.

« Gœthe fit l’éloge de ce travail : Je n’aime plus lire le Faust en allemand, ajoutait-il, mais dans cette traduction française tout agit de nouveau avec fraîcheur et vivacité. »

« Gérard ne pouvait manquer de s’arrêter sur sa route pour rendre hommage au Voltaire allemand, qui avait daigné mêler son nom aux conversations de ses dernières années.

« Il est inutile de demander si notre compatriote fut bien accueilli à Weimar…

« Un matin qu’il s’occupait de visiter les anciennes demeures des grands hommes qui ont séjourné dans cette ville, telles que celles de Lucas Cranach qui a orné la cathédrale d’un beau tableau ; de Wieland, de Herder et de Schiller, il fit la rencontre d’un inconnu qui lui proposa de lui faire voir l’intérieur du palais grand-ducal, où resplendit de toutes parts le culte que la famille de Saxe a voué aux grands hommes ; le voyageur accepta avec empressement, et examina avec une pieuse curiosité ces quatre grandes salles consacrées l’une à Wieland, la seconde à Herder, les deux dernières à Gœthe et à Schiller.

« De retour à Paris, Gérard publia dans la Presse et dans l’Artiste la description des fêtes auxquelles il avait assisté. À ce sujet, l’inconnu qui lui avait