Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/319

Cette page a été validée par deux contributeurs.

la rue de la Madeleine et la rue de la Montagne. Aussi Bruxelles commence à se diviser en ville haute et en ville basse, lesquelles n’auront bientôt ensemble aucune communication. Il est plus simple pour l’habitant de la place de la Monnaie de se rendre à Anvers que sur la place de la Montagne de la Cour. Aussi, pour que la population croissante trouvât des plaisirs à sa portée et à sa hauteur, a-t-on imaginé d’agrandir le théâtre du Parc, et d’y faire jouer l’opéra-comique, afin d’épargner aux habitants des hauts lieux le voyage du théâtre de la Monnaie, et, comme ce dernier gagne des spectateurs en raison de l’agrandissement de la ville basse, on a créé sur le boulevard extérieur un théâtre des Nouveautés, qui est le prodige de l’optique et qui marche à la vapeur.

Ce théâtre laisse bien en arrière nos théâtres parisiens. Tout y est nouveau, l’éclairage, les décorations, le ciel, le jeu des machines. Malheureusement l’homme vient gâter ce séduisant ensemble ; il existe sur la scène une illusion que le jeu des acteurs détruit souvent ; on pourrait dire qu’au théâtre une décoration trop vraie fait paraître l’acteur plus faux.

Imaginez d’abord une salle ronde couverte d’une coupole de cristal ; il n’y a pas de lustre, mais des becs de gaz nombreux, disposés au delà de verres dépolis, et dont le reflet seul est visible, versent