Page:Nerval - Lorely, 1852.djvu/317

Cette page a été validée par deux contributeurs.

nations et ses images de héros saints ou profanes, et fourmille de danseurs, de musiciens et de chanteurs, sans que sa joie et son enthousiasme se répandent plus loin.

Le jour, la physionomie de la ville n’offre rien de plus remarquable ; c’est la vie de Paris dans un cercle étroit. Seulement le peuple dîne vers une heure, les bourgeois de trois à quatre, les gens riches de cinq à six. Le soir, les estaminets, les cercles et les théâtres, se disputent ces divers éléments de la population. On sait qu’à l’époque des combats de septembre, les Hollandais et les Belges suspendaient d’un commun accord les hostilités, vers une heure, pour aller dîner, et vers sept heures du soir pour aller passer leur soirée à l’estaminet. Ces peuples se comprenaient du moins dans ces habitudes régulières de la vie flamande. Le Parc et le boulevard de Waterloo sont le rendez-vous du beau monde vers le milieu du jour. Là circulent les brillants équipages qui, pour de plus longues promenades, se dirigent vers Laeken ou vers les campagnes charmantes situées hors de la porte de Louvain. Là sont les maisons de plaisance, les villas, les châteaux princiers.

On sait combien la religion est toujours puissante en Belgique ; aussi les églises présentent partout un air de vie qui satisfait. Les sonneries retentissent souvent ; mais les carillons ont disparu de Bruxelles,