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Hubert. Les rues voisines du passage sont brillantes ; il faut pénétrer assez loin encore, de ce côté, pour retrouver un fragment de l’antique Liège autour de la cathédrale consacrée à saint Paul. En descendant de nouveau vers la Meuse, on traverse un quartier presque entièrement en construction. J’aperçus au fond d’une place un de ces édifices modernes à colonnes, qui servent indifféremment, comme l’a remarqué Victor Hugo, de bourse, d’église, de palais, de temple, d’hôpital, etc. Une porte était ouverte, j’y pénétrai avec toute l’indiscrétion d’un flâneur. Une soixantaine de Liégeois s’y préparaient à l’élection d’un conseiller municipal. Quelqu’un m’ayant demandé si j’étais pour M. Lamaille, et si je votais avec le parti catholique, je compris ma position d’intrus, et je laissai les catholiques, les libéraux et les orangistes, ballotter paisiblement leurs candidats.

On peut revenir vers le centre par un long boulevard qui fait un arc depuis la Meuse, et au delà de la cathédrale, jusqu’à la place du Spectacle ; à gauche le faubourg s’échelonne vers les hauteurs et présente deux ou trois églises perchées au plus haut de la côte ; à droite se développent les bâtiments et les jardins de la Sauvenière, riante abbaye aux tours de brique rouge et aux clochers d’étain effilés ; une petite rivière, bordée de peupliers et de longs berceaux de feuillage, entoure ce quartier paisible dont