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vert dix minutes dans un lit liégeois. Il y a pourtant beaucoup de vrai dans ces quatre remarques d’Alexandre Dumas.

Seulement il aurait pu généraliser son observation pour une grande partie de la Belgique et ménager davantage ces braves Wallons, qui sont pour ainsi dire nos compatriotes, tandis que les Flamands se rapprochent beaucoup plus de la race des peuples du Nord. C’est une chose, en effet, qui frappe vivement le voyageur, qu’à sept ou huit lieues de la frontière prussienne on rencontre toute une province où le français se parle beaucoup mieux que dans la plupart des nôtres ; le patois wallon n’est lui-même qu’un français corrompu qui ressemble au picard, tandis que le flamand est une langue de souche germanique.

La journée était superbe, et j’ai pu monter à la citadelle pour juger la ville d’un seul coup d’œil. Une longue rue de faubourg, qui commence derrière le palais de justice, conduit jusqu’aux remparts d’où l’on découvre toute la vallée de la Meuse. Liége s’étale magnifiquement sur les deux rives avec ses quartiers neufs à droite, et ses vieilles maisons aux toits dentelés à gauche de la citadelle et sur l’autre rive du fleuve ; plusieurs églises, et notamment Saint-Thomas, appartiennent à cette architecture carlovingienne qu’on admire à Aix-la-Chapelle, à Cologne et dans toutes les villes du Rhin. La Meuse