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RHIN ET FLANDRE.


I. — Le Rhin.

J’ai mis le pied une fois encore sur le Steamboat du Rhin. — C’est toujours la Lorely qui m’appelle. À partir de Mayence, lorsqu’on voit décroître et plonger les six tours derrière les bois et les montagnes que traverse le Mein, qui vient apporter ses eaux paisibles au grand fleuve ; lorsqu’on a vu l’immense dùme, et tout ce bel édifice en pierre rouge disparaître sous les derniers versants du Taunus, — on s’engage dans une sorte de rue obscure que bordent, comme de gigantesques maisons, les vieux châteaux qu’ont détruits tour à tour Barberousse et Turenne. Goëtz de Berlichingen fut le Don Quichotte de cette chevalerie, abritée dans les tours rougeâtres et dans l’ombre des forêts de pins toujours vertes qui montent jusqu’au pied des murs.