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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

léo. N’appelez personne !

marguerite. Oh ! tout cela est terrible, infâme, et j’ai peur de perdre ma raison… Je ne vous ai donc pas tout dit ? Il est venu ; je lui ai donné les moyens (rentrer… dans la maison, dans l’oratoire ; il a une clef, il est peut-être ici déjà… Ah ! je crois entendre des pas dans cette longue galerie qui vient de l’oratoire ici…

léo. Sortez ; je veux que vous sortiez !… Terreurs de femme ! Il ne reviendra pas, il est arrêté… arrêté, vous dis-je, j’en suis sûr.

marguerite. Non, je resterai là…

léo. Allons ! j’ai besoin d’être seul… laisse-moi seul, je le veux.

marguerite. Mon Dieu ! mon Dieu !

léo. Je t’en prie.

marguerite. Tiens cette porte fermée, n’est-ce pas… Karl dort par ici…

léo. Bien, bien, rentre chez toi. (Il l’embrasse et revient.) Des pas ! oui, des pas… je les ai bien entendus, moi… elle était trop émue pour les distinguer… J’entends encore : il s’approche… Il hésite… Allons donc ! (Il ouvre.) Entrez, monsieur, entrez, je vous attends.


V. — LÉO, FRANTZ.


frantz. Que veut dire cela ?

léo. Cela veut dire, monsieur, que je vais vous