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LORELY

léo. Vous ne me direz pas son nom ? Tenez, peu m’importeà présent !… un homme m’a volé chez moi ; un homme entre chez moi comme il veut… Retirez-vous, madame : que cet homme puisse approcher.

marguerite. Ah ! monsieur ! je me disais coupable ; mais, si vous me comprenez ainsi, je vais vous jurer que je suis innocente… devant vous et devant Dieu.

léo, Mais vous ne voulez pas répondre !… J’ai vu un masque, et non un visage… J’ai entendu parler mon assassin, mais je ne sais pas son nom ; il me l’apprendra sans doute en me frappant !… Qu’importe cela ? (Il se promène.) Faites-moi l’histoire de votre liaison avec cet homme ; un charmant jeune homme, n’est-ce pas ?…

marguerite. Léo, mon Dieu !

léo. Vous n’êtes pas coupable… vous vous aimiez platoniquement… des vers, des billets, quelques phrases… un baiser bien fraternel ! c’est tout, n’est-ce pas ! Oh ! ce n’est rien !

marguerite. Assez ! vous me tuez ! Léo, ma tête s’égare ! Je vais faire une chose odieuse, peut-être ! mais je vous aime… oh ! oui, je suis toujours votre femme pure et fidèle. Léo ! l’homme qui est entré ici… c’était M. Frantz Lewald…

léo. Je m’en doutais ; ce Frantz s’est battu pour vous… il a été blessé pour vous… dans ce duel… oii j’ai fait, moi, arrêter votre champion.