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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

frères, et qu’ils apprennent à leur tour comment la trahison est entrée ici, et comment elle en est sortie.

un voyant. Frères, la nuit s’avance, et nous avons encore beaucoup de choses à faire avant le jour ; sous l’impression de ce grand exemple, jugeons des ennemis plus puissants et plus dignes de notre colère.

le président. Reprenons nos places. Vengeurs, quelle heure est-il ?

l’accusateur. L’heure des confidences.

le président. Vengeurs, quel temps fait-il ?

l’accusateur. Le temps est sombre.

le président. Vengeurs, où est le saint Wehmé ?

l’accusateur. Mort en Westphalie, ressuscité ici.

le président. Quelle preuve avons-nous de sa résurrection ?

l’accusateur. Napoléon abattu, l’Allemagne délivrée, les quatorze universités liées du même serinent, des villes révoltées, des traîtres punis…

le président. Frère, je te donne la parole pour accuser. Accuse, nous jugerons.

l’accusateur. Frères ! en 1806, les princes d’Allemagne vinrent à nous ; ils nous dirent : Peuples et noblesse, nous avons un maître qui nous pèse, venez en aide à notre puissance, et nous serons en aide à votre libellé. Un de nous fut choisi par le sort et s’avança contre Napoléon plein de bonne foi et de confiance, comme David contre le géant ; mais