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LORELY

la bourgeoisie armée qui nous a contenus hier.

waldeck (approchant). Pour moi, nobles ou princes, je n’en fais pas de différence. Tenez, messieurs… tenez, frères, veux-je dire, je suis venu à vous de moi-même, et me suis donné de tout point ; je suis noble, c’est vrai ; mais, si j’avais pu choisir, je voudrais être né dans la plus basse condition, et m’élever par mon génie. Tenez, j’ai un aïeul parmi ces statues, ainsi que vous pouvez le voir au blason qui décore ce piédestal, eh bien, ce blason, je le renie, je le dégrade… faites-en si vous voulez autant des autres. (Il raye l’écusson avec son poignard.)

flaming. Arrêtez !… Si vous reniez ceux-là pour vos aïeux, nous ne les renions pas pour nos grands hommes ! Ce comte de Waldeck fut un brave seigneur, qui délivra Mayence des Espagnols qui tenaient les Flandres ! Celui qui se targue de ses aïeux est un insensé, celui qui les outrage est un lâche. Respect à la mémoire des anciens comtes de Waldeck, amis ! respect à ces héros, à ces capitaines !… ensuite, nous conviendrons, si vous voulez, que celui-ci n’en descend pas ! (Il désigne Waldeck, qui s’éloigne.)

roller. Mais qui donc l’a amené ?

hermann. C’est le nouveau membre de l’association, qu’on va recevoir parmi les voyants. Ainsi, du privilège en tout, parmi nous-mêmes : parce qu’il a été puissant, parce qu’il a approché les princes, on