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LORELY

ce sont les aigles à deux têtes qui nous dévorent, et nous allons leur donner la chasse, cette fois. — Je suis à vous, s’est écrié le vieux paysan. Et vous, femmes, a-t-il ajouté, vous vous trompiez ; je n’ai pas le droit de me reposer ici ; je n’ai pas fini ma journée !

flaming. Bien. Ont-ils des armes ?

roller. Le décret royal, exécuté hier, leur a enlevé jusqu’aux armes d’honneur du vieillard et de l’aine.

flaming (montrant le tas). Qu’ils en prennent… celles-là aussi deviendront des armes d’honneur !

roller. Où faut-il placer ces hommes ?

flaming. Au nord, du côté du fleuve. Et maintenant, voici toutes les avenues gardées. Si notre rendez-vous est découvert, nous avons de quoi soutenir un siège de plusieurs jours dans ces ruines, jusqu’à l’arrivée de nos frères de Gœttingue.

roller. Les princes ont tenu un conseil à Carlsbad ; nous tenons le nôtre à Wirtzburg ! Ces vieilles ruines s’étonnent de servir d’asile à la liberté, après avoir été si longtemps le repaire des oppresseurs !

flaming. Ne médisons pas de nos aïeux, Roller : pour les juger, il faudrait mieux savoir l’histoire que nous ne la savons, pauvres étudiants que nous sommes !

roller. Mais n’est-ce pas ici mêmequese tenaient