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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

ont été achetées à prix d’argent par l’Angleterre, dont l’intérêt se trouve être le nôtre ; mais qui avilit notre cause par sa participation. Vous vous êtes contenté de donner des ordres sans vouloir vous mettre en rapport direct avec la police… Eh bien ! voilà que les principaux meneurs vous sont échappés Voilà ma vie exposée aux attaques d’un fanatique !… et vous ne savez rien ; vous ne pouvez même prévoir le coup qui frappera votre prince !

léo. Si, monseigneur, je sais tout.

le prince. Vous savez… Voyons alors.

léo (avec effort se décidant à entrer dans le cabinet). Donnez-moi les papiers que vous avez pris sur l’émissaire des étudiants, monsieur le chevalier, (Il revient et étale des papiers sur la table.) Vous voyez bien, monseigneur, que je n’ai plus les mains si pures !… et que me voilà digne de prendre rang parmi les princes de la diplomatie… Voyez ! ceci a été volé à un étudiant qui le portait à Heidelberg, et ce qui va vous rendre bien content et bien fier… volé chez vous, car il était de votre bal. Tenez… vous demandez ce qu’ils doivent faire ce soir… Ce soir, ils doivent recevoir un nouvel adepte, dont on ne dit pas le nom, mais qui tient à la cour… un homme très-important enfin. Puis ensuite ils doivent… vous ne vous trompiez pas… vous mettre en accusation et vous juger. Votre police est bien faite,