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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

vous avez désarmé les unes et calmé les autres. Votre diplomatie triomphe de tout…

léo. Ma diplomatie est seulement de la franchise et du bon sens. À la conférence de Carlsbad, j’ai toujours parlé haut et parlé devant tous ; j’ai fait comprendre aux députés des petits États qu’il leur importait de s’unir enfin pour faire équilibre aux grandes puissances. Le traité d’alliance et de commerce que j’ai proposé passe, vous le savez, à la majorité de neuf voix sur dix-sept ; mais à une condition.

le prince. Celle de mon mariage.

léo. Non, monseigneur, nous y reviendrons ensuite ; à deux conditions, j’aurais dû dire : la première a été de maintenir la paix dans vos États, de réprimer cet esprit turbulent des universités, qui les égare depuis quelque temps vers des utopies impossibles. J’ai accepté ce devoir avec tristesse, mais avec le sentiment d’une absolue nécessité ! Une conspiration était organisée par toute l’Allemagne ; notre accord l’a brisée dans tous ses anneaux à la fois. En arrivant ici, j’ai trouvé la révolution blessée, mais vivante… Les étudiants comptaient sur la landwerth, cette ancienne compagne de leur dévouement en 1813… Lai désarmé la landwerth… Il ne restait donc aux rebelles qu’eux-mêmes, et j’ai ordonné ce matin que les chefs des rebelles fussent, arrêtés… À cette heure ils doivent l’être, monseigneur.