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LORELY

de quelques articles de journal ou do pamphlets obscurs… La prétention est orgueilleuse, et pourtant clic ne m’étonne pas.

léo (après un silence). Madame, je suis bien aise d’apprendre ce que je vous dois… pardonnez-moi de ne vous en avoir aucune reconnaissance. Je n’ai jamais vu dans ma mission qu’une tâche rude à accomplir, et j’aspire au repos auquel j’aurai droit après l’avoir finie. Seulement, je vous crois ici plus injuste envers le prince qu’envers moi-même, et j’aime à penser que vous n’avez fait que lui indiquer ma demeure… Hélas ! je lui ai plus donné qu’il ne m’a rendu ! et, dans ce haut rang où il m’a placé, je me vois moins puissant que je ne l’étais avant d’y atteindre. (Il va à la table.) Cette plume, madame, cette plume était un sceptre plus réel que le sien… et j’ai peur, en la reprenant, d’en avoir usé le prestige !

diana. Ainsi, c’est une guerre déclarée entre nous, n’est-ce pas ?

léo. Dans laquelle je vous laisserai tout l’honneur de l’attaque et tout l’orgueil de la victoire.

diana. Monsieur… adieu.


V. — LÉO, LE CHEVALIER.


le chevalier. Enfin vous êtes seul, monseigneur.

léo. Vous attendiez depuis longtemps, monsieur ?