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LORELY

diana. Croyez-vous que ce journal soit ordinairement bien renseigné ?

léo. Mais… oui, madame.

diana. Eh bien ! veuillez me dire ce que vous pensez de ce passage :

léo. « Les deux voix de la Bavière ont été données, à condition que le prince Frédéric épouserait la grande duchesse Wilhelmine. » Ce quej’en pense, madame, c’est qu’il y a jusque dans les conseils les plus secrets des espions et des traîtres.

diana. Ainsi donc, c’est vrai… ainsi cette nouvelle, vous ne la démentez pas ?

léo. La démentir serait une insulte pour un pays, dont l’appui nous est nécessaire ; d’ailleurs, il est dansmes principes politiques, madame, de ne jamais tromper… un mensonge dût-il être utile à la cause que je sers.

diana. Ainsi, monsieur, vous m’avouez à moi que ce bruit… cette nouvelle a quelque consistance.

léo. À vous, madame, comme à tout le monde, et à vous peut-être plutôt qu’à tout le monde encore ; car je sais combien les vrais intérêts du prince vous sont, chers.

diana. Donc cette alliance… vous croyez qu’elle se fera ?

léo. Je l’espère.

diana. Mais… mais le prince m’aime, vous le sae/ bien.