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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

comme il viendra, lui, comme il ferait peut-être une imprudence, je vais lui écrire… lui dire tout ce que j’ai pensé ; et, pour plus de sûreté encore, j’irai passer la journée chez Diana. Ah ! mon Dieu ! mon mari m’a défendu de la voir… mais pourquoi ? Il y a autour de moi bien des choses inexpliquées, des secrets terribles… il faut tout de suite écrire à Frantz. Je sens en moi-même que je fais bien !

un domestique. Madame la comtesse Diana de Waldeck.

marguerite. Elle ! et je n’ai pas songé… Je n’y suis pas !


II. — MARGUERITE, DIANA.


diana. Tu n’y es pas !

marguerite. Oh ! pardon… j’ignorais…

diana. Au reste, ma visite n’était pas pour loi, mais pour ton mari.

marguerite. Il est à la résidence.

diana. Je le sais… et je viens l’attendre ici.

marguerite. Il a travaillé toute la nuit avec le prince.

diana. Oui… et leur travail a déjà porté ses fruits… La ville tout entière est en tumulte. Il s’agit de choses vraiment sérieuses, de conspirations, de complots… Les écoles devaient se révolter demain, dit-on, à l’occasion de l’anniversaire de la bataille de Leipsick, le 18 octobie. Tout était prêt ;