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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

diana. Marguerite.

marguerite. Est-ce que je ne pourrai pas le voir à mon tour ? Est-ce que je ne pourrai pas lui parler, moi, sa femme ?

diana. Votre femme demande à vous parler un instant : cela est juste. Je me rends près du prince. Je vous annoncerai. (Elle sort)

léo. Marguerite…

marguerite. Léo, mon ami !

léo. Tu ne recevras plus dans ta maison mademoiselle de Waldeck : je te dirai pourquoi.

marguerite. Pourquoi ? ah ! n’importe ; c’est à elle que je dois le bonheur de te parler. Tu reviens, Léo, et tes premières paroles sont à des étrangers !

léo. Appelles-tu l’Allemagne une étrangère ? Appelles-tu le prince un étranger ?

marguerite. Ah ! que je suis heureuse de le revoir ; j’avais besoin de ton retour, Léo. C’est Dieu qui te ramène. Tu ne sais pas ce qu’il y avait en moi de doutes et de craintes. Mais te voilà, je ne veux pas demeurer plus longtemps à ce bal ; partons.

léo. C’est impossible, mon enfant ; il faut que je reste près du prince. En ce moment le prince m’attend dans son cabinet.

marguerite. Eh bien ! je rentre toujours ; je t’attendrai.

léo. J’aurai probablement à travailler jusqu’au jour, et demain encore.