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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

le chevalier (bas). Réponds en espagnol, il ne le sait pas.

diégo. Yo que soy contrabandista !

le chevalier (bas au maréchal). Il ne connaît pas un mot de notre langue : j’ai eu toutes les peines du monde à le décider.

le maréchal. Alors vous permettez… Il faut que je surveille, que je sois partout.

le chevalier. Comment donc Allez, allez, monsieur le grand maréchal. (À Diégo.) Salue donc.


XIV. — DIÉGO, LE CHEVALIER.


diégo. Oui, va ramper plus loin, esclave doré ! va-t’en changer de couleur, caméléon.

le chevalier (arrêtant un valet qui porte un plateau). Un verre de punch ! allons.

diégo. Oui ! digérons toutes ces bassesses.

le chevalier. Un autre verre !

diégo. Quand je pense que ce breuvage de courtisan est trempé des pleurs des victimes !…

le chevalier. Tu le trouves trop faible, n’est-ce pas ? Eh bien, tiens, voici une tranche d’ananas dans un verre de Tokay… apprécie un peu ce rafraîchissement.

diégo. Hélas !… la sueur des malheureux noirs a arrosé ce fruit délicat !… Si nous allions jouer, Paulus, maintenant que je suis présenté.