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LORELY

l’officier. Je ne connais que mon service, monsieur ; et tout ceci commence à me devenir suspect. Avec quoi avez-vous gravé ces mots ?

premier soldat. Avec un poignard.

diégo. Avec quoi donc ? avec le tuyau de ma pipe… et cela vous cst-il suspect aussi, un poignard d’étudiant ?

l’officier. C’est selon les circonstances.

premier soldat. Hum !… un étudiant de cet àge-là…

diégo. On apprend à tout âge.

deuxième soldat. C’est un bourgeois, mon commandant !

diégo, furieux. Un bourgeois ?… Tiens, connais-tu cela ? (Il tire un ruban caché sous ses habits.)

l’officier. C’est le cordon où ils inscrivent leurs duels… c’est la médaille qu’ils portent en souvenir de 1813. C’est bien, emmenez cet homme au corps de garde ; il y passera la nuit, et demain il se fera réclamer par le doyen des études.

diégo. Au corps de garde ?… un étudiant au corps de garde !


V. — Les mêmes, LE CHEVALIER.


le chevalier. Qu’est-ce que cela ? Un étudiant (pion arrête… C’est toi, Diego ?

diégo. Vils sicaires !