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LORELY

frantz. Tais-toi. Ne dis plus un mot de cela, entends-tu ?

flaming. Tu vas te fâcher.

frantz. Non. Écoute, je veux tout te dire. C’est la fille de mon ancien professeur. Tu sens bien que si j’aimais cette femme, je l’aurais épousée depuis longtemps.

flaming. Et si elle ne t’aimait pas, elle ?

frantz. Elle m’aurait aimé !

flaming. Tu as un amour-propre..

frantz. Eh bien ! ne vois-tu pas que son mari s’en va, que cette femme est seule, que tout à l’heure la maison sera pleine d’étudiants.

flaming. On entend déjà d’ici le chœur des Cavaliers, qu’ils chantent à pleine voix. Nous avons peu d’avance sur eux.

frantz. C’est vrai. Comment se fait-il que son mari l’ait quittée, et qu’elle demeure seule ici ?

flaming. Va lui rendre visite.

frantz. Je n’ose. Flaming… ne trouves-tu pas ce tapage d’écoliers bien ridicule ?

flaming. Frantz ! ne trouves-tu pas cette démarche d’amoureux bien insensée ?…

frantz. Eh ! je ne suis pas amoureux ! Les voilà qui approchent. Si c’est comme cela qu’on étudie à l’université… Depuis huit jours que je suis arrivé après un long voyage pour reprendre mon coins de théologie, je n’ai pas pu attraper une seule leçon :