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LORELY

pas en moi ! (Apercevant le chevalier.) Vous étiez là ?…

le chevalier. Depuis l’entrée de ces jeunes gens, monsieur.

léo. Ils sont donc toujours fous, nos bons étudiants ?

le chevalier. Vous savez ce qui s’est passé ?

léo. Oui ; l’hôte m’a tout raconté. La ville est en mouvement pour une ridicule équipée, pour rien… Et ce n’est pas une chose commode, voyez-vous, que de gouverner des enfants à qui l’on a dit un jour qu’ils étaient des héros, et de mettre en pénitence des écoliers qui sont revenus de Paris avec autant de balafres faites par les sabres français que par les rapières dont ils se servent dans leurs duels. Il faut bien leur passer quelque chose et tolérer leurs priviléges, pour qu’ils en respectent d’autres !…

le chevalier. Vous ne savez pas tout.

léo. Quoi donc ?

le chevalier. Sous ce tumulte d’écoliers, il y a des hommes qui agissent. Les sociétés secrètes travaillent ici comme partout. Lesnegros en Espagne, les carbonari en Italie, ici les membres de la Jeune Allemagne et de l’Union de Vertu.

léo. Vous avez appris…

le chevalier. J’ai rencontré là jusqu’à des affiliés du nouveau monde.