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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

l’hôte (à part). Ils ne sont que six ! (Haut.) Messieurs, ma maison n’est pas une auberge.

roller. Alors c’est une taverne !

l’hôte. Non, messieurs.

roller. Encore un mot… et nous allons en faire un coupe-gorge.

l’hôte. C’est ici un hôtel, messieurs.

roller. Un hôtel ? Qu’est-ce que c’est que cette aristocratie de domicile !… Nous te faisons l’honneur de t’amener ce soir toute l’université, et la maison sera ce que nous voudrons qu’elle soit, entends-tu ? Nous ferons barbouiller une enseigne bachique : nous décrocherons ton Soleil d’or, et nous intitulerons ton établissement : Cabaret du Sauvage… Es-tu content ?

l’hôte. Toute l’université ce soir ? Ah ! messieurs !…

roller. Tais-toi !

flaming. Va nous chercher de la bière.

diégo. Va nous chercher du vin.

flaming. De la bière et du vin.

l’hôte. Messieurs, pardon. Nous avons ici des voyageurs qui dorment, de grands personnages…

flaming. Après l’empereur et les femmes, les étudiants sont les plus grands personnages qui soient.

diégo. Après les femmes, et avant l’empereur.

flaming. Cela dépend des opinions. Va nous chercher à boire, ensuite nous t’expliquerons nos idées,