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SCÈNES DE LA VIE ALLEMANDE.

marguerite. Non, vois-tu, je n’aime pas tout cela : je suis une femme simple, élevée dans des idées bourgeoises, j’ai toujours rêvé un mari de ma fortune et de ma sphère ; un bon et loyal Allemand, qui m’aime, qui me rende heureuse ; je crois avoir rencontré ces qualités dans le mien, et tu m’affligerais en me disant que je suis, sans m’en douter, la compagne d’un homme supérieur, d’un génie inconnu…


IV. — Les mêmes, LÉO BURCKART, le professeur MULLER.

le professeur. Venez, ces dames parlaient de vous, mon ami…

diana. Nous disions que les hommes politiques, les rêveurs, les philosophes, sont d’une compagnie fort rare et fort insupportable souvent. Vous avez voulu surprendre le secret de notre conversation, le voilà.

le professeur. Ah ! je ne m’étonne pas de nous voir si mal jugés en rencontrant ici une conseillère perfide… Bonjour, mon enfant.

léo. Madame a raison ; moi je me corrige tant que je puis. Avons-nous dépassé l’heure du spectacle, voyons ? D’abord je vous y accompagne ; ensuite je m’engage à ne parler que de musique, de modes et de romans nouveaux toute la soirée,