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LORELY

se rend compte désespérances de l’avenir, et chacun apporte sa flamme au foyer qui doit tout régénérer un jour !

diana. Mais cela doit être fort intéressant et fort solennel : et l’on m’a tant parlé de ces assemblées de la Jeune Allemagne, que me voilà fort heureuse de connaître un des affidés, ou des voyants… c’est là le terme, je crois…

frantz. Ne riez pas, Diana ! et dites plutôt aux nobles personnages dont vous êtes la parente ou l’amie, qu’il est temps pour eux de se rallier à nous : car les indifférents seront nos ennemis quand le grand jour sera venu. Adieu, mesdames, adieu… Pardonnez-moi si je vous ai apparu tout autre que je n’étais jadis… Oh ! Dieu sait si nous retrouverons encore une heure pareille de confiance et d’abandon !


III. — DIANA, MARGUERITE.

marguerite. Diana ! je tremble ; tout ce qu’il nous a dit m’étonne et me consterne à la fois. Mon Dieu ! quel est donc ce souffle de révolte et de colère qui ébranle tous les esprits comme un vent d’orange ?… Tiens ; pendant qu’il nous parlait, sa pensée s’unissait dans mon esprit à celle de mon mari, de Léo. Il a de même de certains moments d’exaltation qui m’effrayent, des idées non moins étranges ! Hélas !