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de chœur qui le guidaient ordinairement, fut choisi pour cet office. Marguerite sauta lestement sur sa monture ; elle avait un bagnolet de fine mousseline sur la tête, la taille pincée par un corset à baleines souples recouvert d’un casaquin de coton blanc, un tablier à carreaux rouges, une jupe de soie gorge de pigeon, et les fameux souliers de maroquin ornés de boucles à pierres. Son sourire habituel n’excluait pas une intéressante langueur, ses yeux noirs étaient doux et brillants. À la descente de la vallée de Montaleri, qui était difficile, Nicolas la prit dans ses bras pour lui faire mettre pied à terre et la soutint jusqu’au fond de la vallée, où elle marcha quelque temps sur le gazon. Il fallut ensuite la faire remonter sur l’âne, car de ce moment le chemin était droit jusqu’à la ville. Nicolas arrangeait de temps en temps les jupes de Marguerite sur ses jambes, affermissait ses pieds dans le panier ; celle-ci souriait en le voyant toucher ses mules vertes, ce qui animait la conversation sur Jeannette ; puis l’âne faisait un faux pas, Nicolas soutenait la sœur par la taille, et cela la faisait rougir comme une rose.

— Comme vous aimez Jeannette ! dit-elle, puisque la seule pensée que mes mules vertes pourraient convenir à son pied vous préoccupe encore à présent.

— C’est vrai, dit Nicolas en retirant avec embarras ses mains du panier.

— Eh rien ! moi aussi, dit Marguerite, je ne puis m’empêcher d’aimer tendrement la fille d’un homme qui m’a été cher et qui n’a jamais eu volontairement de torts avec moi. Ainsi, je vous approuve de rechercher la main de cette jolie fille ; mais surtout ayez de la prudence et n’en dites rien à vos frères, qui ne vous aiment pas, étant enfants du premier lit… Moi, je me charge de parler à Jeannette, de la disposer pour vous, et plus tard de voir ses parents.

Nicolas se jeta sur les mains de Marguerite, et inonda de larmes ses bras délicats et beaucoup plus beaux que ceux de Jeannette, qui, comme toutes les jeunes filles, ne les avait pas